Le 5 décembre 2025 marque le retour de Loveproof avec “Neon Blood Volume 2“, un second album façonné dans la patience et l’exigence. Huit ans après “Neon Blood Volume 1“, le duo torontois composé du chanteur Ciaran Megahey (The Autumn Stones) et du producteur et multi-instrumentiste Brendan McGarvey (Jerkbank, Stereohoax, Sugarkill) livre son œuvre la plus ambitieuse à ce jour : dix titres qui naviguent entre dream pop spectrale, indie rock blessé, dub futuriste et une aura quasi gothique.
Un album construit comme un rituel nocturne
Enregistré au Mammoth Hall Studio à Toronto, “Neon Blood Volume 2” est le fruit d’une collaboration d’une rare intensité. Megahey y déploie une voix sinueuse et incarnée, quelque part entre Morrissey et Bryan Ferry, où ironie, sensualité et gravité s’entremêlent. McGarvey, véritable architecte sonore, orchestre chaque instrument, chaque pulsation, chaque espace. Connus pour ses talents de bassiste, McGarvey montre ici l’étendue d’un vocabulaire musical profond, tissé de dub, d’électronique vaporeuse et de psychédélisme moderne. Son utilisation d’« implied chords » confère à l’ensemble une tension permanente.
L’ouverture, Blood Eagle, impose immédiatement le décor. Une pulsation synthétique surgit avant que Megahey ne scande un texte où raison, désir et douleur cohabitent. Le morceau avance avec la gravité d’une procession, jusqu’à un refrain étrange et cathartique.
S’ensuit Midnight Sun, morceau profondément marqué par l’empreinte dub de McGarvey. Sur une ligne de basse au groove sombre, Megahey lance ses incantations : « From the shadows of the damned comes a perfect laughter. ». Le thème est récurrent, trouver la lumière à travers l’épreuve.
Le troisième titre, Mirrors, aborde l’obsession contemporaine du reflet et du mythe de Narcisse 2.0. Le morceau installe un climat limpide et presque spectral : nappes synthétiques translucides, basse ronde et retenue, percussions minimalistes qui ressemblent davantage à des battements qu’à des frappes. Tout est construit pour mettre en avant la voix de Ciaran Megahey
Huit années pour une œuvre totale
« Brendan et moi travaillons sur une partie de ces morceaux depuis plus de huit ans… Je me demandais si on les sortirait un jour. Mais ça valait la peine d’attendre. De toute la musique que j’ai pu créer, ce sont ces chansons dont je suis le plus fier. »
Megahey
Entre-temps, Loveproof a continué à hanter les scènes indépendantes : un premier album salué en 2017, une relecture électrisante du classique Wilderness de Joy Division en 2020, puis un EP en 2023, “Winter’s Children“, qui leur a offert leur titre le plus streamé, “Spires“. Mais jamais le duo n’avait livré une œuvre aussi dense, aussi complète, aussi minutieusement façonnée que “Neon Blood Volume 2“.
Une immersion dans l’univers de Loveproof
À travers les dix morceaux, de Daughter of Time à Untouchable, Loveproof affine une signature sonore immédiatement identifiable. Production chirurgicale, atmosphères crépusculaires, mélodies en clair-obscur : tout concourt à faire de ce deuxième volume leur véritable magnum opus.
Le groupe voyage, du doute à la révélation, de l’ombre à la lumière, sans perdre cette mélancolie presque romantique.














