Il y a dans “River” de Bianca Nisha quelque chose d’à la fois vertigineux et apaisant, comme si la pop s’abandonnait à ses propres courants. La chanteuse danoise, déjà saluée pour la force émotionnelle de son univers, revient avec un titre bouleversant. Portée par des cordes qui grondent comme des synthés et une voix qui oscille entre douceur et urgence, Bianca Nisha signe ici une pièce de cinematic pop d’une belle intensité.
Bianca Nisha, une pop en apnée
“C’est le sentiment de perdre le contrôle, comme si le courant te portait en avant sans que tu puisses t’y opposer.”
Avec “River”, Bianca Nisha creuse le lit d’une pop cinématographique, à la fois majestueuse et viscérale. La chanson explore cette attraction irrésistible vers ce qui nous détruit. Ce courant intense qui nous entraîne, qu’on le veuille ou non.
Musicalement, le morceau est un torrent d’émotions contrôlées : des violoncelles qui se muent en nappes synthétiques, une pulsation presque organique, et un refrain qui éclate en harmonies sauvages, viscérales. C’est une pop à la fois fragile et démesurée, entre cinéma intérieur et tempête sonore.
“River” s’inscrit dans la lignée de ses précédents singles. “Heavy” (repéré dans Apple Music’s New Music Daily et Spotify New Music Friday), “Tremble My Heart” (titre du mois sur Hun Solo) et “Cheater”, mais pousse encore plus loin le mélange de puissance et de vulnérabilité qui fait la marque de Bianca Nisha.
entre grâce et gravité
Et cette intensité ne s’arrête pas à la musique. L’artiste conçoit son œuvre comme un univers total, où visuels et scénographie prolongent la narration. Ses performances sont souvent présentées dans des lieux emblématiques comme le Hofteatret, le Designmuseum Denmark ou Ordrupgaard. Autant de tableaux immersifs, sublimés par les créations visuelles de Veronica Hodges.
À l’aube de la sortie de son deuxième album (24 octobre), Bianca Nisha s’impose comme une conteuse qui transforme le tumulte intérieur en art. Et à en juger par “River”, la suite s’annonce aussi grandiose que vertigineuse.
