Il y a chez Giuseppe Cucè un chant venu de la Méditerranée, nourri de spiritualité, de chair et de cinéma. Avec “21 Grammi“, le chanteur sicilien signe un concept-album sur la légende du « poids de l’âme », ces fameux vingt-et-un grammes que le corps perdrait au moment de la mort. Mais au-delà du mythe, l’artiste s’interroge sur ce que nous portons réellement : les émotions, les traces invisibles, la beauté fragile de l’existence.

Du poids de l’âme à la beauté du son

« Dans ces vingt-et-un grammes, il y a tout : ce que nous avons aimé, ce que nous avons perdu, et ce qui nous tient encore en vie. »

21 Grammi se compose en onze chansons qui dialoguent entre elles, dessinant le parcours d’une âme en quête de sens. Le ton suspendu de « Ventuno », véritable cœur du disque, ouvre la voie à la mélancolie lumineuse de « Fragile equilibrio », à la sensualité viscérale de « È tutto così vero », ou à la contemplation hivernale de « Cuore d’inverno ».
Chaque morceau est une confession poétique, parfois charnelle ou bien mystique dans laquelle l’auteur explore des moments de vie.

Une esthétique cinématographique

Sous la direction artistique de Riccardo Samperi, Giuseppe trouve un équilibre rare entre le sacré et le profane. L’album, enregistré aux TRP Studios de Catane, joue sur les contrastes : guitares et piano se mêlent à des synthés vaporeux, des percussions feutrées et des cordes aériennes. L’ensemble évoque la texture sonore d’un film d’auteur.
Le mixage, signé Pietro Caramelli et Claudio Giussani, enveloppe la voix chaude et expressive du chanteur.

Accompagné par les images de Luca Guarneri et les clips du réalisateur Gianluca Scalia (Kemedia), le projet prend des allures de roadtrip. Chaque chanson devient un tableau, un fragment d’histoire suspendu entre réalisme et rêve.

De « È tutto così vero » à « Una notte infinita », en passant par « Tutto quello che vuoi » et « La mia Dea », le parcours de 21 Grammi ressemble à un lent dévoilement : celui d’un homme qui se dépouille des artifices pour se retrouver.
Giuseppe chante la vie sans filtre à travers ses blessures, ses désirs, sa foi fragile mais persistante.

Un auteur en pleine maturité

Après La mela e il serpente (2009) et Attraversando Saturno (2017), Giuseppe Cucè livre ici son œuvre la plus accomplie. Sa voix, habitée, se fait le témoin d’un monde intérieur où se croisent la poésie italienne et la douceur pop.
21 Grammi confirme la place singulière de Giuseppe Cucè sur la scène italienne. Un artisan de l’âme, qui chante ce que les mots ne savent pas toujours dire.