Sur “SOL“, son premier album, Labit transforme l’intime en universel. Derrière ses 18 titres à la fois tendres et lucides, le chanteur, auteur et compositeur filipino-américain tisse un récit vibrant : celui d’un homme qui apprend à aimer, à se souvenir et à se pardonner. Baptisé en hommage à sa grand-mère Solita, l’album est à la fois un hommage familial, une lettre ouverte à soi-même.
Le soleil de l’enfance brille encore
“SOL” c’est le résumé des choses qui m’ont élevées, qui m’ont forgées pour aller de l’avant avec élégance.”
Et c’est exactement ce que l’on ressent à chaque note : une lumière douce, filtrée par la nostalgie et la gratitude.
Baptisé en l’honneur de sa grand-mère Solita, “Grandma Sol”, ce disque de 18 titres déploie une fresque intime où se croisent cuisine, voiture, saisons et souvenirs. L’artiste filipino-américain y tisse une mosaïque sonore à la fois humble et cinématographique pleine des voix dorées et de textures analogiques.
“MANGOES AND RICE” : la mémoire douce-amère
Au cœur de SOL, “MANGOES AND RICE” s’impose comme une véritable lettre d’amour adressée à son enfance et à sa culture. Inspiré de conversations avec sa sœur, le titre capture la nostalgie des saveurs, des visages et des gestes qui ont façonné l’identité.
Musicalement, la chanson respire la chaleur du foyer. Guitares moelleuses, production feutrée, et une voix qui semble se poser sur la table du salon familial. Le clip, tourné comme un film de souvenirs, montre des scènes de famille, de repas, de transmission, célébrant les racines filipino-américaines.
C’est un morceau d’appartenance, simple et lumineux, où chaque note semble dire : tu viens de quelque part, et c’est beau.
“PARALLEL” : la révélation à côté de soi
Avec “PARALLEL”, Labit change de décor mais garde le cœur. C’est une chanson sur la découverte de l’amour, non pas celui qu’on cherche loin, mais celui qui a toujours été là.
Là encore, la symbolique est forte : le clip, signé hazart, se déroule dans la banquette arrière d’une vieille Buick LeSabre, clin d’œil aux souvenirs familiaux et à la grand-mère Sol. L’image du “song-in-the-back-seat” devient métaphore d’un moment suspendu.
La production, plus ample, se déploie avec une guitare claire, une batterie discrète, une voix tendue vers un horizon. Le morceau s’offre comme un point d’équilibre entre l’introspection et l’apaisement.
Un album-cinéma sur la transmission
À travers SOL, Labit transforme les petites scènes du quotidien en musiques douces :
- “ALL MY PLANTS ARE DYING” aborde avec humour les micro-crises d’adulte.
- “FEBRUARY” explore la solitude comme un prélude au renouveau.
- Et la chanson-titre “SOL” clôt l’album en remerciement intime : un murmure adressé à sa grand-mère, figure tutélaire et invisible.
Labit réussit à créer un espace entre nostalgie lo-fi et élan pop.
Chaque chanson agit comme une photographie polaroid légèrement brûlée sur les bords, belle parce qu’imparfaite, vraie parce qu’humaine.
Conclusion : les racines comme boussole
Musicalement, SOL voyage entre folk feutré, pop artisanale et soul cinématique. Les arrangements rappellent la tendresse introspective de Sufjan Stevens, la chaleur d’un Rex Orange County, ou la limpidité d’un Andy Shauf.
Mais ce qui distingue Labit, c’est cette authenticité sans pose.
SOL c’est un passage de témoin : celui d’une génération qui cherche à se réconcilier avec ses origines.
Une œuvre où la douceur devient force, et où chaque chanson dit, au fond : “Grandma, I made it.”