Esthétique affutée autant sur l’image que sur les mots, ABRAM dévoile “NOIR“, un titre aussi profond que percutant.
la chanson française entre fièvre et fêlure
Il y a chez ABRAM quelque chose de rare : une manière de ne jamais tricher. Sa voix ne cherche pas la perfection. Originaire du 20ᵉ arrondissement de Paris, le chanteur façonne une musique à vif, sans fard, où la chanson française s’embrase au contact du folk, de la dark pop et d’une électronique tendue. Son nouveau titre, “NOIR”, est une immersion dans sa part d’ombre, une confession murmurée.
ABRAM a tout quitté pour retrouver l’essentiel : chanter dans la rue, face aux regards et à l’indifférence. Là, il apprend, chaque mot doit toucher, chaque note doit convaincre. De cette école sans décor naît une écriture viscérale, une manière de chanter comme on saigne, sans calcul.
“Noir” : La rage douce d’ABRAM
Avec “NOIR“, il livre une descente intérieure. C’est la rage de survivre quand tout vacille, la beauté étrange du désespoir lorsqu’on l’accepte enfin. La production est hypnotique, tendue entre une pulsation électronique sourde et des éclats de voix presque spirituels. On y perçoit les influences du gospel, la ferveur de la rue, le souffle des luttes intérieures. Tout est contenu, prêt à exploser, comme un cri qu’on retient trop longtemps.
On pense parfois à Dominique A pour la tension poétique, à Jeanne Added pour la gravité, à Nick Cave pour cette manière d’affronter la douleur sans détourner le regard.
Chez ABRAM, la musique est un champ de bataille. Et ce combat-là, il le mène avec une intensité rare, celle des artistes qui n’ont plus rien à prouver, seulement quelque chose à dire.