Dans la galaxie indie britannique, un nouveau nom commence à briller : søftbleach. Leur single “Neverland parle du temps qui file et du vertige qu’on ressent quand l’insouciance devient un souvenir.

Souvenirs flous et guitares ouatées : le charme discret de Neverland

Neverland” se déploie comme un vieux film Super 8 qu’on aurait retrouvé par hasard dans un grenier : guitares cotonneuses, voix suspendue, nostalgie en clair-obscur. La chanteuse Darla Jade s’y livre avec une tendresse désarmante. Sa voix navigue entre la fragilité d’une Clairo et la sincérité de Phoebe Bridgers. Derrière elle, Dustin Dooley et Jan Simson, vétérans de la scène londonienne, tissent un canevas sonore d’une précision artisanale : rythmes souples, guitares rêveuses, textures électroniques légères.

Ce qui frappe, c’est cette alchimie entre passé et présent. Le trio cite parmi ses influences The 1975, Men I Trust ou encore Japanese House. La production, enregistrée dans leur home studio d’East London, trouve le juste équilibre entre organicité et modernité.

La scène londonienne a un nouveau souffle

Formé en 2024, søftbleach n’a pourtant rien d’un groupe en rodage. Leur premier single Fortress avait déjà attiré l’attention des curateurs de Spotify (Fresh Finds Pop, Fresh Finds UK & IE) et de BBC Introducing. Depuis, le trio s’est affirmé sur scène de Stoke-on-Trent à Manchester, jusqu’à leur premier headline show à Londres prévu le 11 novembre 2025, veille de la sortie de leur premier EP.

Et derrière cette montée fulgurante, il y a des histoires. Celles de Darla Jade, artiste queer déjà passée par les radars de Billboard et Wonderland, collaboratrice de Gorgon City, Alok ou Francis Mercier, et de Dustin et Jan, artisans du son passés par Abbey Road Studios, qui ont façonné la pop britannique des dix dernières années dans l’ombre de nombreux artistes.

Pop vaporeuse et cœur à nu

Avec “Neverland”, søftbleach livre un hymne discret à l’adolescence perdue. C’est une chanson d’automne, écrite pour celles et ceux qui se réveillent parfois avec la sensation d’avoir grandi trop vite.

Alors oui, le monde continue de tourner. Mais, l’espace de trois minutes et trente secondes, søftbleach nous ramène là où tout semblait encore possible.