Quelque part entre la vulnérabilité de Phoebe Bridgers et un sens mélodique résolument pop, on trouve JOA, alias Johanna Skippervold. À seulement vingt ans, la jeune Norvégienne s’impose comme l’une des plus belles promesses de la scène scandinave. Et avec « Feel Sorry », extrait de son nouvel EP Feelings You Don’t Say Out Loud, elle confirme qu’elle est en train de créer un univers qui n’appartient qu’à elle.

Une ascension fulgurante, entre pop minimale et douleur parfaitement maîtrisée

On l’avait découverte ces derniers mois avec « Before » et « Even If It’s a Lie », deux titres qui avaient déjà révélé une autrice-compositrice à la sensibilité tranchante. Après le très introspectif Previous Problems, véritable mise à nu émotionnelle, JOA revient avec un morceau qui explore une autre zone de son spectre . “Feel Sorry” : le moment où tout se resserre

Dès la première seconde, « Feel Sorry » adopte une posture moins flamboyante que ses titres uptempo précédents. Ici, JOA choisit la retenue. La production est simple, précise, presque fragile : une guitare discrète, des respirations, quelques touches électroniques à peine perceptibles mais essentielles pour installer une tension douce.
C’est une chanson qui ne cherche jamais le spectaculaire, mais qui finit par glisser sous la peau.

La montée vers le refrain est un modèle de délicatesse : la mélodie s’épaissit, les textures s’élargissent, et une mélancolie lumineuse recouvre peu à peu le morceau. La voix de JOA, claire, légèrement tremblée, tient tout en équilibre.

Une écriture qui frappe juste

Ce qui frappe chez JOA, c’est cette capacité à mettre à nu des émotions que l’on n’ose pas dire, c’est exactement la promesse de son EP, Feelings You Don’t Say Out Loud. Ici, elle explore la culpabilité, le doute, la peine qui s’attache aux relations imparfaites.
Et à chaque ligne, elle semble poser sur la table un morceau de son propre cœur.

Avec « Feel Sorry », JOA livre le dernier fragment manquant de son EP. Et le constat est clair : la jeune Norvégienne a non seulement gagné en maturité artistique, mais elle révèle une maîtrise impressionnante du minimalisme émotionnel.

Si Previous Problems exposait ses fissures, Feel Sorry en est le miroir : la même douleur, mais racontée autrement.

Une artiste déjà incontournable

Il y a chez JOA un mélange singulier de fragilité et de précision, une façon d’habiter ses chansons qui rappelle les grandes storytellers indie tout en assumant un réel ADN pop.
À ce rythme, elle ne sera bientôt plus seulement une promesse, mais l’une des voix les plus captivantes de la pop alternative.