Dans un paysage musical saturé de filtres et de perfection numérique, dwn bad fait le pari inverse. Le projet indie alt-rock mené par Derek Silva revendique l’imperfection comme signature, et le prouve brillamment dans “Good Luck Have Fun“, un EP puissant et vulnérable.

Un projet né de l’intime

Lancé en Californie comme un exutoire personnel, dwn bad voit le jour avec deux singles autoproduits, sans aucune ambition de monter sur scène. Mais le retour de Derek à Houston marque un tournant : il transforme le projet en groupe à part entière avec ses amis proches, donnant une dimension live à ses compositions. Résultat ? Une énergie nouvelle, brute et collective, qui s’entend à chaque riff.

Good Luck Have Fun : un cœur à nu et des riffs tranchants

Sur ce nouvel EP, dwn bad assemble six morceaux pour un voyage aussi dense que fulgurant. Chaque titre y dépeint une facette du doute, du deuil ou du désir de lâcher prise. L’instrumentale est portée par des guitares anguleuses, une batterie grondante, une basse tendue et des vocaux bruts à la sincérité désarmante.

  • Try and Try Again ouvre le bal comme un cri du cœur rythmé, cathartique.
  • Run Around accentue la tension émotionnelle, quelque part entre course-poursuite et confession.
  • Too Late, hymne pop-rock à la théâtralité assumée, brille par son refrain percutant.
  • Liar Liar (Talk to Me) flirte avec le romantisme sombre façon HIM, dans une ambiance love-metal hypnotique.
  • Nobody Knows évoque les Cure et The Killers dans sa mélancolie dansante et lumineuse.
  • Love on Repeat conclut l’EP dans une envolée émotionnelle brute, comme un dernier souffle retenu.

L’EP déborde d’une tension palpable, parfois inconfortable mais toujours sincère. Une déclaration d’intention aussi artistique qu’existentielle.

L’imperfection comme acte de résistance

À l’heure où la musique est de plus en plus façonnée par l’intelligence artificielle et les standards de l’industrie, dwn bad choisit une autre voie. Celle d’une voix imparfaite mais vraie, d’arrangements rugueux mais habités, d’un son qui ne triche pas. Une esthétique DIY qui touche parce qu’elle ne cherche pas à plaire, mais à dire.

Depuis ses débuts confidentiels, dwn bad a conquis des milliers d’auditeurs à travers le monde, attirés par cette honnêteté brute et ce son sans compromis. À l’approche de la sortie de Good Luck Have Fun, le groupe continue de bâtir une communauté fidèle, soudée par les failles et la fureur de vivre.

Verdict

Avec Good Luck Have Fun, dwn bad réussit un premier vrai coup d’éclat : un EP aussi direct qu’introspectif, entre tension indie et éclats post-punk. C’est le genre de disque qui ne cherche pas à briller mais qui marque, durablement. Et dans ce cri sincère, il y a déjà beaucoup de lumière.