Il y a dans “Wind in a Kite”, le nouveau single de Jack Manley, quelque chose d’à la fois brut et spectral. L’artiste livre ici le cœur battant de son premier album “Where Are You Going, Where Have You Been?“, prévu pour début 2026. Un morceau pivot où la poussière du chaos se dépose enfin pour laisser apparaître ce qui reste : l’amour, la famille, et la lumière.

“Wind in a Kite” : quand le vent du doute devient souffle de vie

“Ce titre, c’est un peu le moment quand la fête est finie, que tous les invités sont partis et q’ue ceux qu’il ne reste seulement ceux qui ont toujours été là pour toi.”

Tout est dit. Wind in a Kite est cette gueule de bois existentielle après l’ivresse. Ce moment suspendu quand les illusions s’effondrent, que la fête s’éteint, et qu’il ne reste que le réel.

Musicalement, Jack Manley construit un fragile édifice entre folk cathartique, guitares aériennes et grunge sentimental. On peut penser à la fois à Elliott Smith pour la confession, The Strokes pour la nervosité, et l’ombre spirituelle du Nirvana unplugged pour la tension intime. Enregistré dans une grange rouge au nord de l’État de New York, le titre respire la sincérité : c’est lo-fi, viscéral, désarmant.

Le clip, tourné entre un vieux cimetière datant de la guerre d’Indépendance à Hurley et quelques recoins déjà immortalisés sur la pochette de l’album, prolonge cette esthétique hantée. Réalisé par Alexander Russek (The Weeknd, Selena Gomez) et filmé par Brett Lowell (The Alpinist), il évoque un Twin Peaks transposé dans la campagne de Kingston : une Amérique floue, mélancolique, peuplée de souvenirs fantomatiques.

le cœur battant d’un premier album

Si Damn Girl cherchait à créer du lien dans le tumulte, “Wind in a Kite” trouve sa force dans le calme. C’est une chanson de renaissance, d’acceptation, presque un exorcisme. Derrière les guitares éraflées et la voix tremblante, on sent l’homme qui revient de loin. Rescapé de plusieurs overdoses, orphelin de père depuis la pandémie, et pourtant debout.

Avec Where Are You Going, Where Have You Been?, Jack Manley signe un disque de chair et de cendre, un journal de survie autant qu’un cri d’amour adressé à la vie. Et Wind in a Kite, son centre névralgique, en est la preuve lumineuse : il faut parfois tomber pour apprendre à flotter.