Après “Winter“, leur premier single salué par James Threlfall de BBC Introducing comme « raw, dark and emotional… an absolute cinematic masterpiece », le duo RYDE revient avec “Stop the Wheel“. Cette fois, l’image n’est plus simplement contemplative : elle explose.
Le groupe, formé par Arran Glass (Apple of My Eye) et Brontë Shande poursuit son exploration de la fragilité humaine, mais sous un angle bien plus frontal. Là où Winter ressemblait à un long travelling mélancolique, Stop the Wheel ressemble à une caméra qui se brise contre le mur.
Regarder la catastrophe… ou l’interrompre
Stop the Wheel aborde cette sensation oppressante du XXIᵉ siècle : être témoin de tout, tout le temps (guerres, incendies, crises) sans pouvoir rien faire d’autre qu’actualiser son écran. C’est l’hypnose moderne, la fatigue des timelines, la passivité forcée de ceux qui regardent le monde brûler sans jamais en sentir la chaleur.
La chanson commence par le territoire familier de RYDE : harmonies serrées, respiration lente, pudeur vocale presque sacrée. Et puis soudain, plus de distance, plus de filtre.
La roue déraille.
Une montée dramatique, puis la déflagration
Le passage en tension est porté par une performance furieuse du batteur Pete Flood (Bellowhead).
On passe du clair-obscur cinématique à un breakbeat nerveux, presque drum & bass, qui dynamite l’esthétique alt-pop du groupe. Ce rythme instable devient le miroir du propos : l’esprit en roue libre, la panique qui s’accélère, l’impuissance qui s’emballe.
Au paroxysme, une arrivée orchestrale, cordes lyriques, ouverture dramatique, transforme le morceau en fresque.
RYDE confirme alors son ADN : une pop de chambre, oui, mais avec une ambition cinématographique.
Une esthétique de frontière
Il y a chez RYDE une élégance à la fois gothique et lumineuse :
- l’intimité folk
- la tension électronique
- l’éther orchestral
- la noirceur romantique
Un duo de Bristol, discret, presque souterrain, mais dont chaque production semble conçue avec minutie.
Là où la plupart des projets émergents cherchent le hook, RYDE cherche l’image intérieure, le paysage touchant.
Verdict
Stop the Wheel se lit comme une lettre ouverte à la sensation d’impuissance collective.
Ici, le duo ne cherche pas à séduire, il cherche à atteindre.
Un deuxième single qui confirme une proposition plus qu’intéressante : l’alt-pop qui pense, qui brûle, et qui regarde droit dans le chaos.














