C’est sous un soleil caniculaire que nous avions rendez-vous ce dimanche 29 juin pour célébrer la fin de saison de la Halle Tony Garnier. Une heure avant le début des festivités, c’est un public joyeux qui presse le pas en quête d’un peu d’air frais. Parents, enfants, adolescents, ils sont venus en nombre pour applaudir l’ancienne icône d’Hyphen Hyphen, Santa.

Drag, techno, pop et variété : la Halle amorce son virage génération Z

De notre côté, pas de pop corn salé pour l’instant mais une bouteille d’eau bien fraîche que nous partageons au côté du maître des lieux, Thierry Pilat. Sourire au lèvre, le directeur fête la fin d’une saison un peu timide, mais néanmoins réussie. Une moyenne de 6300 personnes par soir pour une capacité de 16800, un format plus “intimiste” que les grandes arènes voisines comme la LDLC Arena, mais c’est justement cette différence que le Tony compte cultiver. Pour préserver sa signature, des réaménagements sont à venir. Le public peut s’attendre à l’agrandissement du hall d’entrée et de nouveaux espaces bars pour une circulation plus fluide. Côté programmation, la salle veut parler à la Gen Z. Dès la rentrée prochaine, le salon du tatouage investira les lieux. La ligne artistique se rajeunit aussi avec une présence accrue du rap (Hamza, SDM), un virage techno via la création d’une Boiler Room avec des DJ renommés, sans oublier les grands noms de la variété comme Louane et Lorie. Quant aux habitués, pas de panique, la salle garde ses rendez-vous incontournables comme le salon du vigneron et le festival lumière.

La Big Bertha et Zanni La Lune : un duo

La messe étant dite, nous nous faufilons à travers la foule pour assister à la première partie. Robe de gala échancrée, perruque blonde et barbe parfaitement taillée, La Big Bertha vient secouer les derniers conservateurs de la salle avec sa verve aiguisée et ses pas de danses sur “This is Me” (et ça fait du bien !). Accompagnée du Drag King Zanni LaLune, l’artiste porte des messages d’amour avec cette pointe d’auto-dérision qui fait son succès. Une première partie percutante, qui prépare idéalement le terrain pour la chanteuse belge.

Une bulle d’amour sous les flammes : Santa en apothéose

19H. La salle plonge dans l’obscurité. Un décompte effréné, puis Santa apparaît, suspendue à un fil, la tête en bas, devant 11 000 spectateurs. Une entrée digne du Cirque du Soleil, qui donne immédiatement le ton : le show sera total. Ça pour donner, elle donne ! Tous les effets de la salle y passent : des flammes qui jaillissent de l’arrière-scène aux prouesses techniques de l’envolée du piano sur son tube “Pop Corn Salé“. Comme si ce n’était pas suffisant, la chanteuse s’offre un “Johnny’s Moment” en reprenant “Vivre pour le meilleur“, perchée sur une croix en lévitation. Rien n’est trop beau pour Santa. C’est généreux et épique. On salue également la prestation des musiciens. Au-delà de la démesure, le message est clair : le vivre-ensemble. Santa brandit un drapeau LGBTQI+ entre deux prises de parole bienveillantes. On frôle le Bisounours, mais en ces temps maussades, c’est une bulle d’amour bienvenue.

Une Halle pleine de promesses

C’est depuis le haut des gradins que la chanteuse entame son titre disque d’or, “Recommence-Moi“. Une belle idée qui permet d’inclure le public éloigné de la scène et clôturer le show en chantant d’une même voix.

Ce soir, Santa a allumé bien plus que des flammes sur scène. Elle a ravivé une vision de la musique comme fête collective, comme lieu de lien, d’amour et d’engagement. Une vision que la Halle Tony Garnier semble désormais prête à défendre plus fort que jamais. Et ça, c’est peut-être la plus belle promesse pour les saisons à venir.