Il faut oser s’attaquer à un monument comme Ain’t Nobody de Chaka Khan. Il faut encore plus de personnalité pour en faire une relecture aussi sensuelle et atmosphérique que celle de Johnny Batchelor, figure culte de la scène australienne des années 80. Et c’est précisément ce qu’il livre ici : une version dépouillée, presque charnelle, du classique écrit par David Wolinski.
Une tracklist cohérente, un univers singulier
“J’adore l’original, il n’est que climax… alors j’ai eu envie d’en faire la version post-coïtale.”
Cette reprise saisissante clôture Ain’t Nobody, un album à la production intime, soignée et volontairement minimaliste. Entre rock vintage, blues feutré et dream pop désenchantée, Johnny Batchelor signe un retour d’une justesse remarquable, à la fois enraciné dans son héritage musical et tourné vers des sonorités modernes.
Derrière cette relecture sensuelle, le disque s’articule autour de six morceaux originaux et 2 reprises (Elvis Costello et Chaka Khan):
- Ain’t Nobody
- Walking On A Wire
- Proud Kind Man
- Bad Mood Bad Groove
- Anemone (repérée par Bill Kelly sur Little Steven’s Underground Garage/SiriusXM)
- Alright
- In My Hands
- Watching The Detectives (clin d’œil psyché à Elvis Costello)
Chaque piste est une exploration : groove tendu, riffs tranchants, rêverie cotonneuse, ou ballade introspective. La cohérence de l’ensemble repose sur une production DIY réalisée à Sydney avec Marc Scully (aka Omegaman), où chaque détail semble pensé pour servir l’émotion brute du morceau.
D’un âge d’or à une renaissance discrète mais brillante
Johnny Batchelor n’est pas un inconnu pour les amateurs de musique australienne. Son groupe Dropbears faisait partie de la légende du Sydney underground des années 80 : ils tournaient avec U2, The Cure, Simple Minds, INXS, et apparaissaient dans les émissions cultes comme Countdown. Des titres comme Fun Loving, Work and Save ou Shall We Go sont restés gravés dans la mémoire collective.
Mais depuis, Batchelor trace son propre chemin, loin des majors, avec une série de singles qui ont séduit un nouveau public. Résultat ?
- Environ 30 000 auditeurs mensuels sur Spotify
- Plus de 345 000 écoutes en streaming cumulées
- 520 000 vues pour ses clips maison sur YouTube
- Une diffusion radio massive sur les ondes indie aux États-Unis, en Europe et au Royaume-Uni
- 6 titres dans le Top 15 du Indie Radio Alliance Top 100
Conclusion : un disque mature, sensuel et captivant
Ain’t Nobody, version Johnny Batchelor, est bien plus qu’un hommage. C’est une œuvre complète, maîtrisée, qui ose ralentir le tempo pour mieux faire vibrer l’auditeur. Avec ses arrangements minimalistes, ses textes lucides et sa voix habitée, Johnny livre un album à la fois nostalgique et résolument contemporain, parfait pour les amateurs de rock doux-amer, de ballades nocturnes, et de beauté brute.
Les nouveaux morceaux et clips sont à découvrir sur toutes les plateformes. Sublimes créations d’un vétéran toujours aussi inspiré.