Chanteuse aventureuse, Anika Kildegaard fait partie du choeur The Crossing, déjà récompensé par trois Grammy Awards. Elle sort le 1er décembre son premier album en français : Missa brevis “Abbaye de Thélème”. Composée et produite par Jean-François Charles (musicien originaire de Haute-Savoie, fondateur du label New Flore Music), cette collection de chansons met en musique de grands textes de poésie française.

Au fil de l’album, Anika Kildegaard nous touche avec sa voix tantôt fluide et légère, tantôt envoûtante et sensuelle.

Dans le Kyrie, elle est complice de François Rabelais, lorsqu’avec Gargantua il fondait l’Abbaye de Thélème. Rabelais a écrit au 15e siècle un vrai texte de rap, avec des mots qui choquent et s’entrechoquent. Anika s’en saisit avec une énergie et une conviction qui nous rappellent Keny Arkana ou La Gale

Notre coup de cœur va au titre “Agnus Dei“, une mise en musique de la Ballade des Pendus de François Villon. Ce texte fort écrit par Villon en 1463 du fond de sa cellule de condamné à mort nous fait réfléchir à la condition des personnes incarcérées. Anika Kildegaard propose une version pop-EDM qui nous fait penser à des tubes de Madonna et Mylène Farmer. Le clip nous offre une iconographie riche en détails, avec une très belle création chorégraphique du brésilien Jaruam Xavier. Mais ce qui prime, c’est le refrain entêtant et la voix magnifique d’Anika Kildegaard. C’est la meilleure mise en musique de la Ballade des Pendus que nous avons entendue. 

À l’heure où l’extrémisme religieux continue de gagner du terrain, cet album-concept est une ode à la tolérance.