Il y a des titres qui résonnent comme un cri du cœur, “Everybody Sucks” en fait partie. Deuxième piste de “Loved“, le nouvel album de Psyclo, ce morceau à la fois désabusé et lumineux incarne à merveille le virage existentiel de l’artiste sino-américaine. Derrière ce refrain acide, une vérité simple : l’humain déconne, mais l’humain peut encore s’améliorer.
Choisir d’être heureux : le combat silencieux de Psyclo
Psyclo, c’est d’abord une histoire de reconstruction. Passée par une longue période d’ombre, dont son premier album “Shxffle“ portait les cicatrices, la chanteuse de 28 ans a passé deux ans à se rééduquer émotionnellement. Deux années à apprendre à être heureuse, à reprogrammer son esprit et à refuser la facilité de la tristesse. “Être triste, c’est simple. Être heureux demande du travail”, confie-t-elle. Loved en est le manifeste. Ce n’est pas un album pop comme les autres, c’est une lettre d’amour à soi-même, à l’idée même qu’un futur plus doux est encore possible.
Dans “Everybody Sucks”, tout est là. L’ironie du titre, le ton faussement léger, la mélodie entraînante… mais surtout, une prise de conscience. “Some just don’t know better, and some just don’t care”, chante-t-elle, lucide mais sans mépris. Psyclo ne juge pas. Elle observe, elle tend un miroir à notre époque saturée d’indifférence et d’individualisme. Pourtant, dans cette critique, une lueur : “We might suck, but we can always be better.” Car pour elle, le changement commence à l’intérieur, dans le choix de se relever chaque jour, malgré la gravité.
“Everybody Sucks” : une philosophie pop pour l’après-meltdown
“Si je n’avais pas commencé à écrire des chansons, je ne serais plus là.”
Née à Yingkou en Chine, passée par le cinéma à Los Angeles, Psyclo n’a pas grandi dans la musique. C’est en apprenant à se taire qu’elle a trouvé sa voix, littéralement. La musique est devenue son outil de survie, son langage du cœur. Dans ce deuxième album, elle ne cherche plus à fuir la douleur, elle l’a apprivoisée pour en faire de l’art.
“Everybody Sucks” condense toute cette philosophie dans un morceau accessible et touchant. Le clip, d’une simplicité désarmante, accompagne cette volonté de désencombrer la vie : l’amour avant tout. Pas un amour romantique idéalisé, mais un amour fondamental, celui qu’on se donne, qu’on apprend à accepter, et qu’on finit par partager.
Avec Loved, Psyclo ne propose pas une révolution musicale, mais une révolution intérieure. Si tout le monde a un peu foiré quelque part, peut-être que tout le monde peut aussi faire mieux.