Si la musique est une imitation de la vie, alors le groupe Contrefaçon est maître dans l’art de jouer avec les sons et les mots. Ne vous laissez pas berner par leur nom, car ce groupe original est bien loin de toute imitation. Après le succès de leur dernier EP “Brûlé” le groupe prépare son show dans le plus grand festival underground de France, Dream Nation Festival. Le temps d’une interview les 4 talentueux parisiens reviennent sur leur parcours singulier.

Contrefaçon, l’originalité dans l’imitation.

Vous êtes amis depuis l’adolescence, comment est née l’idée de faire un projet ensemble ? 

On était quatre potes avec chacun des compétences complémentaires et on collaborait déjà sur des petits projets vidéo ou musicaux. Un jour on a eu une prise de conscience sur le fait qu’ensemble on était assez débrouillards et travailleurs pour faire aussi bien que d’autres avec beaucoup moins de budget. Il fallait réunir le savoir faire et lancer notre propre projet avec sa propre identité de groupe de musique-vidéo qu’on est aujourd’hui. 

Beaucoup de personnes essayent de vous ranger dans un style bien précis, comment décririez-vous votre style de musique ?

On peut simplifier en disant qu’on oscille entre électro et techno. On s’efforce de mélanger les genres et de changer de direction d’un projet à l’autre. C’est presque réducteur de vouloir rester dans une case, on n’a pas envie de faire deux fois la même chose et notre publique le ressent et nous suit pour ça. Notre seule ligne directrice c’est de lier une musique électronique à un univers visuel riche, et pour le reste on essaye d’entretenir la surprise à chaque nouvelle sortie.

À une époque où le plagiat est omniprésent vous décidez de vous appeler Contrefaçon, êtes-vous vraiment des contrefaçons ? 

On est tous des Contrefaçons. On est obligé de copier pour apprendre. Chaque artiste part de ses influences et les recombine pour créer quelque chose de nouveau. La seule différence c’est qu’en choisissant ce nom, on l’assume et on en joue. Certains voient du plagiat quand il n’y en a pas, ou ne remarque rien quand on fait des clins d’œil à peine masqués à nos inspirations.

Paris est le décor de beaucoup de vos créations, comment caractériseriez-vous votre relation à cette ville ? 

C’est notre ville, notre terrain de jeux. Le Paris du luxe comme celui du caniveau, celui de la tour Eiffel comme celui du métro. On essaye de l’exploiter sous toutes ces coutures. C’est une relation d’amour / haine, Paris est aussi belle qu’elle est misérable.

“Brûlé” un EP tout feu tout flamme !

Votre dernier EP « Brûlé » est tout récent, pouvez-vous nous le présenter ? 

C’est un projet aux sonorités acide techno, beaucoup plus club et nichés que les précédents, avec cette touche d’exotisme qu’on n’a pas l’habitude de retrouver dans les productions technos habituelles. C’était l’occasion pour nous de rendre hommage à nos influences 90’s et aux free parties. Notre clip “Brûlé” tourné en condition de teuf met en avant la culture des sound systems. L’occasion aussi pour nous d’assumer une bonne fois pour toute notre amour pour cette musique.

Qu’est ce que ce nouvel EP apporte de différent par rapport à vos créations précédentes ? 

Il est plus radical, plus techno, et porteur d’une musique qui est généralement issue d’un milieu habituellement assez exclusif. On a misé sur un clip cinématographique. On a aussi eu la chance de le co-produire avec Vertige Records, qui nous a offert cette première collaboration à l’étranger pour nous, et c’est une réussite !

Outre la musique, vous avez également sorti un court métrage « Mydriaze » pour illustrer votre 1er album, quelles ont été vos inspirations cinématographiques pour ce projet ?

Le challenge de ce court métrage était d’y intégrer des titres de notre album qui matchent avec la narration globale du film. Les films de Guy Richie nous ont beaucoup inspirés surtout la manière dont les séquences musicales sont intégrées.

Vos clips dépeignent une image plutôt négative de la société, notamment dans les addictions, pourquoi le sujet du bonheur éphémère vous touche-t-il autant ?

Nos clips dépeignent une image plutôt réaliste de la société. Paris la nuit ce n’est pas le bonheur, c’est l’euphorie, la violence, la misère et le luxe. Il y a cependant quelques bouffées d’oxygène dans certains de nos clips où nos protagonistes trouvent un peu de tranquillité dans un monde en ébullition.

Et pour la suite ?

Vous participez au Dream Nation Festival, avez vous prévu des inédits au niveau des visuels ou de la Setlist ?

Evidemment, c’est un SET inédit, musicalement et visuellement. On sera tous là, musiciens, VJ et nos pirates ! On réserve des surprises. Mais le mieux c’est encore d’être là pour le voir !

Quels sont les projets à venir ?

On prépare des choses nouvelles mais on ne peut pas trop en parler pour le moment. Ce qui est sûr c’est qu’on veut passer à la vitesse supérieure et on travaille dans ce sens.