Parmi les concerts proposés par Musilac cette année, un, a très clairement su capter notre attention. Venu tout droit de New York, vibe nonchalante et aura de star, le groupe Monobloc a su envoûter le “Korner” de son indie rock charismatique. Impossible, pour nous, de louper l’occasion de les connaître davantage. C’est en visio que nous retrouvons Ben Scofield (guitariste) qui nous relate l’évolution du groupe avec un enthousiasme communicatif.

Des horizons différents mais une seule direction : La scène

© Léonie Braun

Vous êtes encore relativement nouveaux dans l’industrie musicale. Comment décririez-vous le style Monobloc ?
Quand on a commencé à bosser sur le premier EP, on voulait faire quelque chose qui soit à la fois nouveau et familier. On adore la musique des années 80 et 90 (Joy Division, New Order, Pavement…). Moi, je viens du hardcore, j’étais un grand fan de Fugazi. Tous les groupes qui ont émergés avant nous nous ont vraiment influencés. On avait envie de continuer cette tradition, mais à notre manière.

Comment vous êtes-vous tous rencontrés ?
Moi et Mop, on s’est croisés le tout premier jour à la fac à Philadelphie. Il portait une basse et un ampli dans sa chambre. Je me suis dit : « OK, je veux faire de la musique avec ce gars-là. ». Plus tard, on a formé un groupe avec Tim. Ce groupe s’est arrêté à cause du Covid, comme beaucoup. Puis on a déménagé à New York, Mop est arrivé peu après moi, et Tim nous a rejoint. Nina faisait déjà de la musique à New York avec son propre projet, Sp33drun, super cool d’ailleurs. Elle connaissait Zach, qu’elle a ramené, et voilà. Deux ans plus tard, on est là.

Votre processus de création a-t-il évolué depuis vos débuts ?
Ah ouais, carrément. Au départ, c’était surtout moi, le chanteur et le bassiste qui écrivions l’EP. Ensuite, on a rencontré Nina (à la guitare) et Zack (à la batterie), et on a continué à enregistrer. On nous disait : “Ne sortez rien tant que vous n’êtes pas solides en live.” Maintenant, on écrit tous ensemble. C’est une autre dynamique. On vient tous d’univers différents, et ça rend les choses plus excitantes.

Vous écrivez ensemble. Comment évitez-vous le chaos créatif ?
C’est une bonne question ! On a appris à reconnaître les bonnes idées et à se faire confiance. Quand quelqu’un tient quelque chose de fort, on le suit. L’écriture se fait de manière organique, chacun rebondit sur l’autre. C’est intense, mais très naturel.

Vous avez une direction artistique forte. Qui s’en charge ?
C’est un travail d’équipe. Tim, notre chanteur, a une vision claire. Il réalise souvent les clips, qu’on tourne et monte nous-mêmes, par manque de moyens mais aussi par conviction. On veut que l’image soit aussi authentique que le son.

L’EP “Monoboc” : les prémisses d’un succès mondial

Vous avez sorti un EP et vous êtes déjà en tournée mondiale. Comment vivez-vous cet engouement ?
Franchement ? On ne s’y attendait pas du tout. Tout est allé super vite. Un jour tu reçois deux-trois mails, et bam, tu pars en tournée. Jouer dans des pays que t’avais jamais envisagé, c’est un rêve. Et puis tu réalises que certaines chansons fonctionnent mieux à Lisbonne qu’à Tokyo, et tu commences à t’inspirer de ça pour écrire la suite.

Avez-vous remarqué des différences de publics selon les pays ?
Oui. Par exemple, au Mexique ou au Japon, même sans parler la langue, on a ressenti une vraie connexion. Les gens sont ultra réceptifs. Tokyo a été un moment magique.

Vous étiez à Rock en Seine l’an dernier et à Musilac cette année. Quel est votre rapport avec la France ?
On adore la France. À Paris, les gens viennent pour s’amuser, pas pour juger. C’est rafraîchissant comparé à New York, où la scène est parfois plus critique. On avait joué au Supersonic en mars, une salle trop cool mais Musilac reste notre concert préféré jusqu’ici.

Quels sont vos rêves en termes de live ?
On essaie de vivre l’instant. Mais, personnellement, jouer en Amérique du Sud serait incroyable. Je vois souvent des vidéos de concerts là-bas et l’énergie semble hors norme.

Des collaborations rêvées ?
Johnny Marr serait un rêve. Ou Mick Jones des Clash. On a tous nos héros, et on travaille déjà sur des projets avec d’autres artistes ici et là.

Album en cours de téléchargement …

Que pouvez-vous dire à ceux qui découvrent votre EP “Monobloc“? C’est inventif, mais familier. Minimaliste, mais texturé. On essaie de créer quelque chose de nouveau sans trahir ce qui nous a façonnés. Si t’es passionné de musique, tu devrais y trouver ton compte. Enfin… j’espère.

C’est quoi ton morceau préféré de l’EP ?
Irish Goodbye”. Pour moi, c’est la plus fun à jouer en live. Il y a un gros solo de guitare, je peux faire du bruit, balancer ma gratte… Elle est difficile à jouer, mais c’est justement pour ça que je l’adore.

Un album en préparation ?
Oui. On est en pleine écriture. On préfère avoir 12, 13, 14 chansons prêtes. S’il faut en refaire un EP, on prendra les meilleures. Mais l’objectif, c’est clairement un album.

Merci à Monobloc pour cette conversation pleine d’honnêteté, d’humour, et d’humilité. On espère les revoir très vite en France et écouter ce fameux album dont ils nous parlent déjà avec autant de passion.