Durant 4 jours nous avons sillonné le Cabaret Vert en quête de son comme les 94 000 autres festivaliers. Cette 14ème édition réserve son lot de surprises auditives, une programmation énorme et ambitieuse pour un des festivals qui s’inscrit comme un détour obligatoire durant la saison.

 

Une programmation grand public

 

C’était un des atouts majeurs qui vaut au Cabaret Vert sa renommée nationale. Une programmation qui puisse autant ravir les amateurs d’électro que de métal. Dans l’idée c’est l’une des notions les plus compliquées à mettre en oeuvre. Savoir et pouvoir sont deux choses distinguées qui sous l’égide de Christian Allex et Cédric Cheminaud sont combinées. Les deux responsables de la programmation du Cabaret Vert que l’on avait eu le plaisir d’interviewer, ont encore fait parler la poudre. À coups de grands noms comme de jolies découvertes artistiques, ils ont permis à chaque festivalier de trouver son bonheur.

Cabaret Vert 2018 Prog

 

Un festival accessible à tout type de festivaliers

Le prisme du festivalier est vaste, la programmation fait partie des éléments de différenciation mais pas que et cela a été bien pris en compte par l’organisation du Cabaret Vert.

Car c’est bien la chose qui m’a le plus frappé pendant ces 4 jours, être en mesure d’accueillir et de faire vivre à chacun une expérience agréable pendant la durée du festival.

L’exemple le plus marquant, le festival a mis en place un dispositif d’accueil et pensé tout l’espace du festival pour qu’il soit accessible aux personnes à mobilité réduite. En créant des plateformes devant chaque scène pouvant accueillir les personnes en situation de handicap ainsi que leurs accompagnateurs, en modifiant le terrain pour concevoir des voies facilitant leurs déplacements, ainsi qu’en adaptant les infrastructures, le Cabaret Vert a prouvé ses qualités d’organisation et d’accueil.

Cabaret Vert Lieu

©Nicolas Burlot

Un autre exemple est l’hébergement disponible sur place. Il n’y avait pas moins de 3 formules différentes pour pouvoir se reposer. Que l’on soit fêtard, gros dormeur, ou bien que l’on souhaite avoir en équilibre entre les deux, le Cabaret Vert avait pensé à tout. Par l’installation de 3 zones de camping aux critères de sélections variés.

Bien sûr ces 3 espaces possédaient tout ce dont un festivalier peut nécessiter, se laver ? Des préfabriqués contenants des douches individuelles et des lavabos sont présents sur chaque zone. Un petit creux ou un besoin de se rafraichir ? Très bien, chaque camping possède un espace bar et restauration. Enfin vous êtes attachés à avoir toujours de la batterie, une zone de rechargement solaire était en place sur les 3 campings.

 

Et ce Cabaret Vert, porte-t’il bien son nom ?

 

Aujourd’hui le respect de l’environnement est au centre des débats, on repense nos manières de consommer et de penser. Belle initiative mais vaine s’il n’y a pas de choses concrètes réalisées.

Figurez-vous que le Cabaret Vert porte bien son nom :

  • Le respect de l’environnement.
  • La mise en avant d’une production plus saine avec les restaurateurs et commerçants locaux présents sur le festival.
  • Les accords avec des partenaires locaux qui innovent et repensent leurs manières de fonctionner.
  • La création d’un espace culturel « L’idéal » consacré aux nouvelles manières de consommer et penser par le biais de conférences, de films, d’entretiens avec les acteurs de la région.
  • Le reversement d’une partie des bénéfices du festival aux entreprises qui innovent dans leurs processus et leur réglementation écologique.
  • Un espace de triage et de recyclages directement placé sur la zone du festival permettant d’éliminer la majeure partie des déchets collectés sur place.

Les festivaliers se sont plutôt bien comportés durant les 4 jours, même s’il y avait quelques déchets qui n’avaient pas trouvé la trajectoire directe d’une poubelle (bien que nombreuses sur le festival), il n’y a pas eu un moment où on pouvait se dire que l’espace avait été souillé par des ignorants.

Cabaret Vert L'idéal

©Nicolas Burlot

 

Des prestations, qu’a t’on retenu ?

Nos français ont du talent ! Que ce soit DJ Snake, Phoenix, Shaka Ponk, Suprême NTM, Darius, Arnaud Rebotini, Vladimir Cauchemar, Jahneration etc, ils ont tous enflammé leur scène que ce soit la mainstage (Zanzibar Stage) comme la scène électronique. Un bel accueil leur a toujours été réservé par le public, en échange les artistes n’ont pas lésiné sur le spectacle et l’échange avec ce public généreux et joueur !

Cabaret Vert NTM

©Nicolas Burlot

À côté il ne faut surtout pas minimiser les performances des artistes internationaux qui ne sont pas en reste ! Même si on a senti que le public avait fait des frenchies leurs favoris, l’enthousiasme et le partage étaient de rigueur entre les artistes et leur public.

 

Le coup de cœur :

DJ SNAKE, mention 5 étoiles, il avait promis de ne pas se ménager pour sa dernière « date française », il ne s’est pas retenu de tout son show. Oui spectaculaire DJ Serpent, on a compris que ton terrain de jeu c’est la France et cela te va bien ! Les fans étaient venus en masse pour admirer et surtout supporter l’un des ambassadeurs de la France à l’étranger, le chouchou du public avait mis les petits plats dans les gros et n’avait pas lésiné sur la scénographie et l’énergie.

Dj Snake ©Dark Room

©DarkRoom

Honnêtement c’est très agréable de voir l’échange entre Snake et son public, clairement, S-O-N public, car c’était une foule entière présente, sûrement la plus grande affluence des 4 jours sur la scène Zanzibar.

Enfin DJ Snake c’est aussi le partage, et il n’a pas hésité à faire venir ses acolytes comme Mercer et Dillon Francis (qui jouait d’ailleurs après ndlr) pour soutenir un moment de communion unique entre l’artiste et son public, il n’a d’ailleurs pas regardé l’heure, souhaitant profiter au maximum de ce moment pour le plus grand bonheur des festivaliers qui ont eu une belle extension de set !

 

Les moments forts :

Cabaret Vert SHAKA PONK

©Nicolas Burlot

Shaka Ponk : Arrivée tardive sur la programmation et pourtant tant attendu. Ils ont clairement marqué le Cabaret Vert par leur signature si unique. Autant vous dire que la représentation de Shaka Ponk valait le détour, une véritable explosion d’énergie a embrasé le public. On connaissait de réputation les shows de Shaka Ponk, le vivre est une tout autre expérience qui reste gravée !

Phoenix : J’ai longuement hésité à faire plusieurs coups de cœur tant la prestation du groupe m’a secoué. Une scénographie très travaillée et surtout un Phoenix des grands jours. La joie qu’ils prenaient sur scène, ils ont totalement réussi à la transmettre au public agglutiné devant la scène Zanzibar.

Seasick Steve : Véritable découverte, le natif d’Oakland spécialisé dans le blues a réussi la dure performance de convertir un public sceptique à sa cause. Peu connaissaient le personnage et il faut l’admettre on est complètement transporté dans un univers musical old school. Il y avait un petit air de « Woodstock » durant ce concert tant la signature artistique pleine de talent de l’américain était puissant.

 

Le Bilan de ce Cabaret Vert

Parcels Cabaret Vert

©Nicolas Burlot

Cette 14ème édition a réservé son lot de surprises musicales mais aussi de chaleur humaine. Plusieurs générations se croisaient dans le public avec une harmonie déconcertante. D’ailleurs il est important de féliciter les artistes présents qui ont réalisé de belles performances, pas de couacs durant les représentations, un public qui a soutenu et accompagné les artistes dans leurs shows et une organisation bien huilée !

 

Une seule recommandation pour les gens qui n’ont pas réussi à se libérer cette année, le prochain Cabaret Vert sera le 15ème et 15 années d’existence ça se fête, je vous conseille donc de vous tenir prêt.

Un grand merci à l’équipe du Cabaret Vert pour l’accueil chaleureux et aux bénévoles qui ont tout donné pendant 4 jours, on se reverra l’année prochaine !